samedi 10 septembre 2011

Tony Parsons - Tout ce qui est


Ce moment-ci, ici même, est tout ce qui est. Dans ces corps/mental,
une vue claire s’opère à chaque instant: il y a simplement un voir.
Mais quelque part dans l’esprit il y a cette idée – et c’est tout le
drame – qu’il y a quelqu’un opérant cette vision. C’est toute la
subtilité et l’évidence de la chose.

Lorsque se produit l’éveil (comme cela arrive maintenant très
souvent), ce que les gens disent plus que toute autre chose est que ce
qui est vu à présent est absolument évident. Tellement évident. C’est
étroitement accolé à ce que vous vous imaginez qui se passe en ce
moment. Vous pensez que vous me voyez – en fait tout ce qui se produit
en réalité est qu’il y a un voir, vision de moi qui survient, ou de
quoique ce puisse être. La différence entre éveil et pas d’éveil -
entre voir et ne pas voir- est simplement la reconnaissance qu’il
n’est personne là. Il n’y a aucun « moi ».

Si vous voulez, vous pouvez fermer les yeux et vous mettre en quête du
« moi ». Ce qui surgit à la conscience sont des sensations. Il peut y
avoir des sensations dans le corps, des pensées … Peu importe ce qui
surgit – un « moi » ne peut être trouvé là-dedans. Cherchez donc « moi »,
il n’est pas possible de trouver une localisation fixe, un point fixe
qui soit « moi ». Où est votre « moi » ? Continuez à chercher « moi » et
tout ce que vous trouverez en fait, sont des sensations, sensations
corporelles, conscience du corps, conscience de la pensée « je ne peux
trouver ‘moi’ « …

Et la chose étrange est que ce qui cherche « moi » est ce que vous êtes.
Vous êtes celui qui cherche. Ce que vous êtes est unicité. L’unicité
est ce qui voit, ce qui voit toute chose. L’unité est tout et voit
tout comme étant elle-même. Tout ce qu’il y a, c’est que d’une façon
ou d’une autre nous nous sommes mis en quête de quelque chose d’autre,
quelque chose de personnalisé, un objet nommé illumination. Quelque
chose qui se trouve là-bas au loin et qui devrait nous tomber du ciel
et nous emplir d’une énergie nouvelle ; quelque chose qui surgit et
s’ajoute à nous.

En fait, ce que nous cherchons, c’est la perte de l’idée d’un « moi ».
Il s’agit simplement de la perte de l’identité personnelle -qui ne
fut, de toute façon, jamais une réalité. Nous sommes en quête de la
perte d’une irréalité. Tout tombe et dans un sens le « moi » est tout.
Nous sommes des riches essayant de trouver le royaume des cieux. Tout
le temps où il y a un « moi » qui chérit des concepts sur lui-même, sur
l’importance de la vie et l’importance d’atteindre l’illumination,
nous sommes des gens riches.

Et tout cela tombe et il ne reste plus rien outre la vision de ceci :
simplement une claire vision des sensations, de la vie apparemment en
marche. Cette claire vision de vient de nulle part. C’est comme s’il
n’y avait personne là pour voir la vie se dérouler. Sans aucun
sentiment que ce qui se passe a besoin d’être changé, pour le meilleur
ou pour le pire. Sans aucun jugement, ou une quelconque idée que tout
cela va quelque part. Et au delà de la vision claire réside l’unicité.

Tony Parsons « Tout ce qui est » (Ed Accarias, L’Originel) Extraits

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