mercredi 13 janvier 2010

Osho Rajneesh : La meditation est un truc

Être silencieux est l’art le plus simple du monde. Ce n’est pas une action, c’est un non-faire. Comment cela peut-il être difficile ?

Je vous indique le chemin vers l’illumination par la paresse ! Il n’y a rien à faire pour l’atteindre, car elle est votre nature. Vous l’avez déjà. Mais vous êtes tellement occupé par vos affaires extérieures que vous ne pouvez pas voir votre propre nature.

Tout au fond de vous, c’est exactement comme en dehors de vous : il y a silence, extase, béatitude. Mais je vous en prie, soyez parfois bon avec vous-même : asseyez-vous simplement sans rien faire, ni physiquement ni mentalement. Détendez-vous, et pas à la manière américaine… car j’ai vu tant de livres américains intitulés « Comment vous détendre ? ». Ce titre montre déjà que l’auteur ne connaît rien à la relaxation. Il n’y a pas de « comment ».

Oui, c’est possible – Comment réparer votre voiture ; vous devrez faire quelque chose. Mais en ce qui concerne la relaxation, il n’y a rien à faire. Ne faites tout simplement rien. Je sais qu’au début vous trouverez que c’est un peu difficile. Ce n’est pas parce que la relaxation est difficile, c’est parce que vous êtes obsédé par l’action. Il faudra un peu de temps pour que cette obsession disparaisse.

Contentez-vous d’être, et observez. Etre n’est pas faire, observer non plus. Asseyez-vous en silence sans rien faire, en étant témoin de tout ce qui se passe. Des pensées traverseront votre esprit ; il se pourra que votre corps ressente des tensions ici ou là, vous aurez peut-être la migraine. Soyez-en simplement le témoin. Ne vous identifiez pas à cela. Observez, soyez un observateur sur la colline, et tout le reste se passe dans la vallée. C’est un truc, ce n’est pas un art.

La méditation n’est pas une science, ce n’est pas un art, c’est un truc – c’est ainsi. Tout ce dont vous avez besoin, c’est d'un peu de patience.

Les vieilles habitudes persisteront ; les pensées se bousculeront. Et votre mental est toujours à l’heure de pointe, le trafic est toujours encombré. Votre corps n’a pas l’habitude de s’asseoir en silence – vous vous tournerez et retournerez. Il n'y a pas de quoi s'inquiéter. Observez simplement que le corps se tourne et retourne, que le mental est un tourbillon, qu’il est plein de pensées – consistantes, inconsistantes, inutiles – des fantasmes, des rêves. Demeurez au centre, contentez-vous d’observer.

Toute les religions du monde ont enseigné aux gens à faire quelque chose : arrêter le processus de la pensée, forcer le corps à garder une posture immobile. C’est cela le yoga – une longue pratique pour contraindre le corps à l’immobilité. Mais un corps que l'on contraint n’est pas tranquille. Et toutes les prières, les concentrations et les contemplations de toutes les religions font la même chose avec le mental : elles le contraignent, elles ne permettent pas aux pensées de se mouvoir. Oui, vous avez la capacité de le faire. Et si vous persévérez, vous pourrez peut-être arrêter le processus de la pensée. Mais ce n’est pas une bonne chose, c’est absolument artificiel.

Quand la tranquillité vient d’elle-même, quand le silence descend sans que vous fassiez d’effort, quand vous observez les pensées et qu’arrive le moment où elles se mettent à disparaître et le silence à se révéler, c’est très beau. Les pensées s’arrêtent d’elles-mêmes si vous ne vous y identifiez pas, si vous restez un témoin et que vous ne dites pas : « Ceci est ma pensée. »

Ne dites pas : « Ceci est mal, ceci est bien », « Il devrait en être ainsi, il ne devrait pas en être ainsi ». Dans ce cas vous n’êtes pas un observateur ; vous avez des préjugés, vous avez certaines façons de penser. Un observateur n’a pas de préjugés, il ne juge pas. Il voit simplement, comme un miroir.

Quand vous amenez quelque chose devant un miroir, il reflète, tout simplement. Il ne juge pas que cet homme est laid, que cet homme est beau, il ne dit pas : « Aha ! Quel beau nez vous avez. » Le miroir n’a rien à dire. Sa nature, c'est de refléter ; il reflète. C’est ce que j’appelle méditation : vous reflétez simplement tout, dedans ou dehors.

Et je vous le garantis… Je peux le garantir parce que cela m’est arrivé, à moi et à beaucoup de mes amis : juste en observant patiemment – peut-être pendant quelques jours, peut-être quelques mois, peut-être quelques années. On ne peut pas le dire car chaque individu a sa collection personnelle.

Vous avez dû voir des gens collectionner des antiquités, ou des timbres. Chacun a une collection différente; la quantité est différente, le temps que cela prend sera donc différent – mais continuez à rester un témoin autant que possible. Et cette méditation n’exige pas un moment particulier. Vous pouvez laver le plancher et continuer silencieusement à vous observer pendant que vous le faites.

Je peux bouger ma main inconsciemment, sans l’observer, ou je peux la bouger en pleine conscience. Et cela fait une différence qualitative. Quand vous la bougez inconsciemment, c’est mécanique. Quand vous la bougez avec conscience, il y a de la grâce. Même dans la main, qui fait partie de votre corps, vous sentirez un silence, une fraîcheur – que dire du mental ? Grâce à votre observation incessante, peu à peu le trafic des pensées diminue. Des moments de silence apparaissent ; une pensée arrive, puis il y a un silence avant qu’une autre pensée n’apparaisse. Ces intervalles vous donneront un premier aperçu de la méditation, et la première joie d’arriver à la maison.


Osho Bhagwan Shree Rajneesh

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